Parfois, il arrive qu’une situation nous pèse, et que la question de sa solution nous taraude jusqu’à faire naître l’anxiété. C’était le cas par ici. Mais on a la chance de pouvoir aller dans un endroit perdu en pleine nature, tout autant tranquille que beau, pour se poser un large moment, sans bouger, sans parler, les yeux fermés. Après un long instant de vide, on a pu penser à ce qu’il fallait tirer au clair. Et penser à ce qu’il fallait tirer au clair, ce fut long aussi.
Et quand ce qui était tourneboulé le fut beaucoup moins (il faudra revenir pour arriver à ce que cela ne le soit plus du tout), on regarda. Ainsi, on a pu écouter le chant du vent et des oiseaux dans les arbres alentour, regarder les nuages dans ce même ciel jouer à cache-cache avec le soleil et les branches et les feuilles et les troncs de ces arbres alentour, sentir le poids de son corps contre la terre ferme.
Et vous, aujourd’hui lundi, et demain aussi, sans oublier les jours qui suivent, avez-vous quelque chose qu’il faudrait tirer au clair pour continuer à aller de l’avant et pouvoir regarder ciel, nuages, feuilles, troncs, terre, fleurettes et branchettes ?

Une enfant a passé tout le weekend à la maison. Elle aurait préféré qu’on soit en Italie, mais on n’avait que Tamaris à lui proposer. Elle a fait contre mauvaise fortune bon cœur et a gentiment mis ses compétences sidérantes en informatique au service de la nouvelle propriétaire d'un nouvel ordinateur. Au fur et à mesure du weekend, en digne enfant qu’elle est encore, elle a posé des questions. Certaines avaient une réponse qu’on était bien soulagé de pouvoir donner. Du genre : « Pourquoi il faut se laver les dents le soir ? », ou « Pourquoi on ne peut pas dire aux gens quand ils sentent mauvais ? », ou « Pourquoi faut-il mettre de la levure dans les gâteaux ? » ou, la plus facile : « Pourquoi tu lis tout le temps ? ». Progressivement, on est passé à des questions plus complexes : « Pourquoi les voitures ont quatre roues ? », « Mais enfin pourquoi on ne tue pas ceux qui tuent les éléphants ? », ou de plus en plus complexes : « Pourquoi la Terre est ronde, en fait ? », ou : « Pourquoi on nait ? ». Jusqu’à ce qu’on reste parfois sans voix et qu’on finisse par répondre par un câlin : « Pourquoi les gens sont si méchants ? ».
Et vous, aujourd’hui lundi, demain aussi et les jours suivants peut-être, quelle question pourriez-vous poser ?